
Uiesh Quelque Part
Joséphine Bacon
Mémoire d’Encrier
Résumé du livre
Quelque part, une aînée avance. Elle porte en elle Nutshimit, Terre des ancêtres. Une mémoire vive nomadise, épiant la ville, ce lieu indéfini. La parole agrandit le cercle de l’humanité. Joséphine Bacon fixe l’horizon, conte les silences et l’immensité du territoire.
Présentation de l’auteure
Née en 1947, Joséphine Bacon est amérindienne, innue de Betsiamites. Poète et réalisatrice, elle vit à Montréal. Elle est l’auteure d’une œuvre poétique d’une grande puissance saluée dans le monde entier.
Commentaire du comité
Uiesh Quelque Part est la voix d’une aînée qui ne veut pas oublier. Les rides comme des sentiers où remonte l’histoire de soi, la parole de la poète prend racine dans le présent. Écrire sa présence au monde et chercher sans cesse sa trace, voilà la voie originale qui nous invite à reconsidérer notre rapport aux choses et à nous joindre au mouvement de la Terre. (Alexandra Guimont de la Librairie Gallimard à Montréal)

Expo habitat
Marie-Hélène Voyer
La Peuplade
Résumé du livre
Elle a douze ans et autant de cabanes sur la câliboire de calvasse de câlasse de câlique de caltor de ferme, qu’elle a pourtant aimée plus que tout, sur les lignes de trappe, dans les traversées sinueuses où elle apprenait à marcher dans le noir, à dompter les pas inquiets, à habiter l’indépassable campagne.
Pour Marie-Hélène Voyer, chaque lieu est une manière d’être, une manière de dire – ou de taire. À travers un pays que l’on ne construit qu’en vivant, elle propose une formidable cavale poétique tout en épivardages, élancements, voyagements, enfargements et effarouchements. La voix ruse, se densifie, se transforme et s’adapte ; glisse la langue de l’enfance. Sur le mode de l’oscillation apparaissent une ruralité québécoise fascinante et angoissante, une urbanité creuse et décevante, et, ultimement, une boréalité salutaire.
Présentation de l’auteure
Marie-Hélène Voyer est née au Bic en 1982. Ne sachant pas traire une vache, elle a très tôt délaissé la ferme familiale pour se consacrer à la littérature. Expo habitat est son premier recueil de poésie.
Commentaire du comité
La poésie riche et tubéreuse de Marie-Hélène Voyer, truffée d’énumérations épineuses, de scansions tonitruantes et de vers aussi luisants que solitaires, accomplit le rare exploit qu’est celui de magnifier la vie rurale tout en en soulignant l’impassible cruauté. L’ennui agricole, source d’angoisses comme de mythologies, est ici d’une inventivité digne d’une planche de salut et qu’il convient, justement, de saluer. (Philippe Fortin de la librairie Marie-Laura à Jonquière)

La chanson de ma mère
Alain Larose
Moult
Résumé du livre
Au fil des rues côteuses d’un humble quartier, la silhouette d’une jeune femme se dessine à travers ses tragédies intimes et les modestes comptes qu’elle tient dans un petit carnet. On la suit comme elle traverse sa vie, jusqu’à ce que l’oubli s’empare d’elle, jusqu’à ce que les contours du réel deviennent trop flous pour les reconnaître. Et l’on se surprend, alors que l’on croyait feuilleter l’album de famille du narrateur, à remonter le cours de sa propre mémoire, à se reconnaître soi-même dans ces textes où la dure réalité côtoie des moments d’une infinie tendresse.
Alain Larose poursuit ici son travail d’orfèvre, traçant dans le plomb des jours ordinaires des portraits lumineux et d’une grande force évocatrice.
Commentaire du comité
La chanson de ma mère d’Alain Larose est un modèle de dépouillement et de précision. Le poète donne à chacun de ses poèmes la force des amours essentiels. C’est ainsi que dans un émouvant respect, il entrouvre avec nous l’album d’une vie toute en retenue, qu’il dresse l’éventail des tragédies quotidiennes de sa mère qui, oublie après oublie, fini par disparaître à elle-même, avalée par la maladie. Et on ne peut être qu’admiratif devant cette écriture poignante, droite et sans fioriture. Un recueil pour ne pas oublier. (Patrick Bilodeau de la librairie Pantoute à Québec)

La raison des fleurs
Michaël Trahan
Quartanier
Résumé du livre
Pendant des années j’ai été hanté par les vagues, le ressac, le souvenir d’un corps happé par le fond des eaux. Je cherchais à épuiser une scène dont je n’arrivais pas à revenir. J’ai ainsi habité un rêve qui ne m’appartenait pas, une photographie prise dans les années cinquante, puis oubliée ou perdue avant d’être développée. Quelqu’un en a découvert le négatif par hasard dans une brocante un demi-siècle plus tard. Une femme se tient debout sur la plage. Le soleil tombe, l’horizon est bleu, rose, mauve. La mer roule à ses pieds. La femme regarde au loin. C’est à peine si on voit le profil de son visage. Ce n’est pas vraiment une réponse. C’est une fiction de la disparition, une enquête sur le silence de quelques images que je traîne depuis trop longtemps. C’est un requiem : un chant qui ouvre le calme pour les morts et les vivants. C’est la logique de l’encre poussée à sa vraie limite de chose vraie.
Présentation de l’auteur
Michaël Trahan est né en 1984. Il a grandi à Acton Vale, en Montérégie, avant de s’établir à Montréal au début des années deux mille. Son premier livre de poèmes, Noed coulant (Le Quartanier, 2013), lui a valu le prix Émile-Nelligan, le Prix du Festival de la poésie de Montréal et le prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec. Il est aussi l’auteur d’un essai sur la réception de Sade, qui s’intitule La postérité du scandale (Nota bene, 2017), et d’une thèse de doctorat sur la lisibilité de la littérature dans le champ poétique français contemporain. Depuis 2014, il est membre du comité de rédaction de la revue Estuaire. La raison des fleurs est son deuxième livre au Quartanier.
Commentaire du comité
La raison des fleurs, c’est dialoguer avec les roches, rêver autour d’un rond-point et se retourner pour comprendre. La poésie de Michaël Trahan est une histoire de beauté à laquelle nous sommes conviés encore et encore pour toujours plus d’émerveillement. (Philippe Chagnon de Renaud Bray Plaza St-Hubert à Montréal)

La fatigue des fruits
Jean-Christophe Réhel
Oie de cravan
Résumé du livre
Jean-Christophe Réhel poursuit sa trajectoire fulgurante en poésie. À chaque recueil, son art s’affine, ses vers touchent au plus juste et viennent nous bouleverser. Entre la maladie, les brèches de l’espoir et l’amour, c’est avec une imagerie forte, souvent proche du surréalisme, qu’il vient faire éclater son quotidien. Voici comment il décrit ce livre : « On essaye de survivre à la fatigue, on cherche l’espoir en ouvrant une main et tout ce qu’on voit c’est de la lumière, trop de lumière. Les flammes sont petites, les fruits sont jeunes mais sont à bout de souffle. Les fruits ne sont pas très sportifs, ils habitent à Repentigny, ils cherchent tout le temps une place où s’asseoir. La maladie pulmonaire, les angoisses, les magasins à grande surface sont des couchers de soleil, on vit des choses bouleversantes : on regarde une femme se promener de la cuisine au salon, on marche jusqu’au dépanneur et on ne tombe pas. Plier le linge demande de la concentration comme regarder un oiseau dans le ciel. On fait des efforts : on se lève debout, on reste debout. »
Présentation de l’auteur
Jean-Christophe Réhelest né en 1989 à Montréal. En 2014, il publie Bleu sexe les gorilles aux Éditions de l’Écrou. En 2016, Del Busso sort son recueil Les volcans sentent la coconut, qui a été finaliste pour le Prix des libraires en poésie.

Le combat du siècle
Stephane Picher
Du passage
Résumé du livre
Le combat du siècle questionne le conflit à l’oeuvre dans les rapports entre les pères et les fils. Avec, en filigrane, une réflexion sur la construction de la masculinité, ce recueil fait se rejoindre l’intime et l’universel. Le combat du siècle se construit en trois parties, trois étapes qui se jouent à travers le prisme du sport, métaphore filée des conflits ouverts ou larvés.
Présentation de l’auteur
Stéphane Picher est poète et libraire. Il aime le ukulele et le baseball. Son premier recueil, La Naïveté de vivre, a paru en 2002 aux éditions Le Loup de Gouttière. Son animal totem est la tortue ; en temps voulu, il en fera un livre.

Les derniers coureur
Virginie Beauregard D.
de L’écrou
Résumé du livre
Les derniers coureurs, c’est souvent changer du micro au macro pour se garder en forme, apprendre à apprivoiser ce je-ne-sais-quoi de trop rapide pour avoir un nom ; c’est assister au combat entre le sédentaire et l’évanescent, l’expérimentation d’un long parcours où circulent les autres et soi, magnifiques et infirmes, cette friction entre la nature et le tribalisme.
Présentation de l’auteure
Virginie Beauregard D. s’est engagée dans l’écriture en 2005. Depuis, elle a participé à de nombreux évènements «off» ou notoires au Québec et à l’étranger, et ses textes ont été diffusés en revue, dans des anthologies et au théâtre.

Nanimissuat Île-tonnerre
Natasha Kanapé Fontaine
Mémoire d’Encrier
Résumé du livre
Oix de femmes coulées debout dans les fleuves. La grand-mère, la mère et la fille reconquièrent leur corps, leur pouvoir et leur destin. Elles se racontent, se confient aux ancêtres. Elles naissent et renaissent, convoquent le soleil de la justice pour que commence une ère nouvelle. Le poème, souverain, refait l’Histoire, remplit les vides, frappe aux portes de la vérité.
Présentation de l’auteure
Née en 1991, Natasha Kanapé Fontaine est Innu, originaire de Pessamit sur la Côte-Nord. Poète-interprète, comédienne, artiste en arts visuels et militante pour les droits autochtones et environnementaux, elle vit à Montréal. L’une des voix les plus importantes du Québec.