Un livre sur Mélanie Cabay
François Blais
L’instant même
Résumé
À la fois biographie, enquête, témoignage et autobiographie, Un livre sur Mélanie Cabay est une réflexion sur la mémoire et la violence faite aux femmes. Avec humilité et tendresse, François Blais revient sur les années qui se sont écoulées depuis la disparition de Mélanie Cabay, le 22 juin 1994. La nostalgie est ici teintée de douleur, voire de culpabilité. Ces jeunes femmes qui disparaissent, ces Mélanie, Kristina, Karine ou Rosiana, François Blais les ramène à notre mémoire, leur redonne vie quelques instants, le temps de se dire qu’elles auraient pu être ses soeurs, ses copines, ses professeures.
C’est avec sa verve habituelle que François Blais aborde de plein fouet un sujet difficile et douloureux, celui de la disparition de Mélanie Cabay, survenue le 22 juin 1994. En fait, la disparition et la mort de la jeune femme servent de prétexte à un récit hybride, qui allie enquête policière et réflexions personnelles. Devant la violence faite à des dizaines de jeunes femmes, devant l’incapacité des forces de l’ordre à résoudre ces crimes odieux, François Blais répond avec un mélange de vulnérabilité et de sens critique qui secouent le lecteur. Si les souvenirs de cet été 1994 permettent un voyage dans le temps à la François Blais, la nostalgie est ici teintée de douleur, voire de culpabilité. Ces jeunes femmes qui disparaissent, ces Mélanie, Kristina, Karine ou Rosiana, François Blais les ramène à notre mémoire, leur redonne vie quelques instants, le temps de se dire qu’elles auraient pu être ses soeurs, ses copines, ses professeures. L’enquête qu’a menée François Blais auprès des membres de la famille de Mélanie Cabay, les échanges qu’il a eus avec ses amies et amis, de même que ses lectures minutieuses de tout ce qui concerne ce douloureux épisode n’ont rien de voyeur ou d’opportuniste. Au contraire, la tendresse et la douceur que l’auteur manifeste pour Mélanie, et avec elle, envers toutes les jeunes filles évoquées, rappellent en fin de compte qu’au-delà des statistiques et des » cold cases » se dissimulent des vies remplies de sourires, de promesses et de quotidien heureux.
Présentation de l’auteur
Né à Grand-Mère, François Blais vit à Charette, où il exerce le métier de traducteur.
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Paul Auster
Actes Sud/Leméac
Résumé
À en croire la légende familiale, le grand-père nommé Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, passa Varsovie puis Berlin, atteignit Hambourg et s’embarqua sur l’Impératrice de Chine qui franchit l’Atlantique en essuyant plusieurs tempêtes, puis jeta l’ancre dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, par une de ces bifurcations du destin chères à l’auteur, le nouvel arrivant fut rebaptisé Ferguson. Dès lors, en quatre variations biographiques qui se conjuguent, Paul Auster décline les parcours des quatre possibilités du petit-fils de l’immigrant. Quatre trajectoires pour un seul personnage, quatre répliques de Ferguson qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties. Quatre contemporains de Paul Auster lui-même, dont le « maître de Brooklyn » arpente les existences avec l’irrésistible plaisir de raconter qui fait de lui l’un des plus fameux romanciers de notre temps.
Présentation de l’auteur
Paul Auster est l’auteur notamment des livres Sunset Park, Invisible, Le livre des illusions et Trilogie new-yorkaise. Il a reçu le prix littéraire Prince des Asturies en 2006. On lui a également décerné le prix Médicis étranger pour Léviathan, le FILM Independent Spirit Award pour le scénario de Smoke et le Premio Napoli pour Sunset Park. En 2012, il a été le premier récipiendaire des NYC Literary Honors dans la catégorie « fiction ». Il a aussi été finaliste au International IMPAC Dublin Literary Award (Le livre des illusions), au PEN/Faulkner Award pour la fiction (La musique du hasard) et au Edgar Award (Cité de verre). Il est membre de l’American Academy of Arts and Letters et commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres de France. Son œuvre est traduite dans plus de quarante pays. Il vit à Brooklyn, dans l’état de New York.
Commentaire du comité
Un seul personnage, un univers de possibles. 4 3 2 1 est ce fameux grand roman américain que beaucoup de lecteurs attendaient de Paul Auster. Nous aurions cependant tort de croire que l’auteur de la Trilogie new-yorkaise se bornerait aux limites du genre. Par l’ampleur de son souffle et l’inventivité qu’on lui connaît, Auster emmène encore une fois le roman américain ailleurs. Il s’agit d’un véritable tour de force et pour le comité de sélection de cette année, d’un coup de cœur généralisé. (Gabriel Tremblay-Guérin de la Librairie Pantoute à Québec)
Arcadie
Emmanuelle Bayamack-Tam
P.O.L
Résumé
« Si on n’aimait que les gens qui le méritent, la vie serait une distribution de prix très ennuyeuse. »
Farah et ses parents ont trouvé refuge en zone blanche, dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux.
Tendrement aimée mais livrée à elle-même, Farah grandit au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes. Mais cet Éden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone sillonnée par les migrants : les portes du paradis vont-elles s’ouvrir pour les accueillir ?
Présentation de l’auteure
Emmanuelle Bayamack-Tam est née en 1966 à Marseille. Vit à Villejuif. Est membre fondateur de l’association interdisciplinaire Autres et pareils.
Commentaire du comité
Arcadie, c’est une communauté réunissant les exclus, les étranges et les perdus. C’est une utopie libertaire qui questionne, déconstruit et transgresse. C’est la société d’aujourd’hui et celle d’hier, la beauté du monde et sa laideur, le plaisir le plus pur et la fatalité la plus dure. C’est aussi le sexe, le genre, l’amour, l’argent et la technologie. C’est tout — ou presque. (Camille Doyon de la Librairie Biblairie GGC à Sherbrooke)
Ça raconte Sarah
Pauline Delabroy-Allard
Minuit
Résumé
Ça raconte Sarah, sa beauté mystérieuse, son nez cassant de doux rapace, ses yeux comme des cailloux, verts, mais non, pas verts, ses yeux d’une couleur insolite, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte Sarah la fougue, Sarah la passion, Sarah le soufre, ça raconte le moment précis où l’allumette craque, le moment précis où le bout de bois devient feu, où l’étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d’une seconde à peine. Ça raconte Sarah, de symbole : S.
Présentation de l’auteure
Pauline Delabroy-Allard est née en 1988. Ça raconte Sarahest son premier roman.
Ce qu’on respire sur Tatouine
Jean-Christophe Réhel
Del Busso
Résumé
Jean-Christophe Rehel explore dans ce roman hors norme, touchant et drôle, les thèmes qui lui sont chers : la solitude, la fatigue et la maladie.
Présentation de l’auteur
Jean-Christophe Réhel est né en 1989 à Montréal. Il publie son premier livre à l’âge de 18 ans (Le centre 312). Son recueil « Les volcans sentent la coconut » a été finaliste au Prix des librires en 2016.
Crépuscule
Joël Casséus
Le Tripode
Résumé
« Je lève le visage et je la regarde et elle observe les lacérations sur mes iris et me montre le ciel. J’entends le bruit des ailes des drones qui craquent dans les nuages. Ils sont une douzaine peut-être et se dirigent tous vers l’ouest en faisant le même bruit. C’est la première fois que je prends conscience qu’elle entend le bruit des drones, le bruit de la guerre et son regard doit probablement ressembler à celui que j’avais avant que mes yeux soient à jamais changés, avant que l’indifférence taise presque tous mes sentiments. »
Crépuscules narre le destin de huit personnages réfugiés dans une zone extra-légale, à la marge d’un pays sans nom hanté par la guerre. Il s’agit du premier roman publié par Le Tripode de l’écrivain francophone Joël Casséus.
Présentation de l’auteur
Joël Casséus est un écrivain québécois né en 1979. Docteur en sociologie, il enseigne depuis 10 ans. Il est notamment l’auteur des romans Le roi des rats et Un monde nouveau, respectivement parus chez Léméac en 2015 et 2016.
Débâcle
Lize Spit
Actes Sud
Résumé
À Bovenmeer, un petit village flamand, seuls trois bébés sont nés en 1988 : Laurens, Pim et Eva. Enfants, les « trois mousquetaires » sont inséparables, mais à l’adolescence leurs rapports, insidieusement, se fissurent. Un été de canicule, les deux garçons conçoivent un plan : faire se déshabiller devant eux, et plus si possible, les plus jolies filles du village. Pour cela, ils imaginent un stratagème : la candidate devra résoudre une énigme en posant des questions ; à chaque erreur, il lui faudra enlever un vêtement. Eva doit fournir l’énigme et servir d’arbitre si elle veut rester dans la bande. Elle accepte, sans savoir encore que cet « été meurtrier » la marquera à jamais. Treize ans plus tard, devenue adulte, Eva retourne pour la première fois dans son village natal. Cette fois, c’est elle qui a un plan…
Présentation de l’auteure
Lize Spit est née en 1988 et a grandi dans la région d’Anvers. Après des études de cinéma, elle enseigne à Bruxelles, où elle vit, l’écriture de scénarios. Son premier roman lui a valu trois prix littéraires importants aux Pays-Bas et en Belgique.
Hôtel Lonely Hearts
Heather O’Neill
Alto
Résumé
Dans un orphelinat de Montréal, toutes les filles s’appellent Marie, et tous les garçons, Joseph. Mais parmi la grisaille des enfants abandonnés brillent deux étoiles : Rose et Pierrot. Les deux orphelins se produisent en spectacle devant de riches Montréalais pendant les Années folles. Il joue du piano, elle danse, et ils rêvent ensemble de fonder le plus grand cirque du monde. Arrivent plutôt la Crise, la pauvreté crasse et une double plongée dans l’univers interlope. La Dépression est cruelle aux rêveurs, qui continueront pourtant de chercher à se réunir au clair de la lune. L’auteure de La vie rêvée des grille-pain signe un conte sentimental d’une magie brute, porté par un érotisme troublant, où la misère se voile de paillettes et l’amour a raison de toutes les tempêtes.
Présentation de l’auteur
Née à Montréal, Heather O’Neill est diplômée de l’Université McGill. Son recueil de nouvelles La vie rêvée des grille-pain (Daydreams of Angels) a été finaliste aux prix Scotiabank Giller et Paragraphe Hugh MacLennan, en plus d’avoir été sélectionné par le Globe and Mail, le National Post et la CBC comme l’un des meilleurs livres de 2015. L’écrivaine, à « la griffe reconnaissable entre toutes » (Montreal Gazette), habite toujours la métropole, une ville dont elle s’inspire.
La Somme de nos folies
Shih-Li Kow
Zulma
Résumé
Il arrive rarement qu’un déluge fasse de l’ombre à une éclipse solaire. Il n’empêche, cette année-là, par un curieux concours de circonstances, Beevi, vieille dame fantasque, volontiers revêche, terriblement attachante, hérite d’une grande demeure et adopte Mary Anne, débarquée de son orphelinat. Aidée de Mary Anne et de l’extravagante Miss Boonsidik, Beevi reconvertit la bâtisse – quatre tourelles, dix toilettes, des bibelots à foison et un jardin extraordinaire – en bed & breakfast pour touristes égarés…
Présentation de l’auteur
Née dans la communauté chinoise de Kuala Lumpur, Shih-Li Kow écrit en anglais. Son premier recueil de nouvelles, Ripples and Other Short Stories, publié en 2009, a été finaliste du Prix international Frank O’Connor.
Jouant admirablement du proche et du lointain, du particulier et de l’universel, du vraisemblable et du fabuleux, du sérieux et du cocasse, sa voix singulière défend sans conteste la diversité et l’ouverture – politique, artistique, ou écologique – dans la Malaisie multiculturelle d’aujourd’hui, à travers des figures qu’elle nous rend inoubliables.
La Somme de nos folies est le premier roman de Shih-Li Kow.
La vérité sort de la bouche du cheval
Meryem Alaoui
Gallimard
Résumé
Jmiaa, prostituée de Casablanca, vit seule avec sa fille. Femme au fort caractère et à l’esprit vif, elle n’a pas la langue dans sa poche pour décrire le monde qui l’entoure : son amoureux Chaïba, brute épaisse et sans parole, ou Halima, sa comparse dépressive qui lit le Coran entre deux clients, ou encore Mouy, sa mère à la moralité implacable qui semble tout ignorer de l’activité de sa fille. Mais voici qu’arrive une jeune femme, Chadlia, dite « Bouche de cheval », qui veut réaliser son premier film sur la vie de ce quartier de Casa. Elle cherche une actrice…
Présentation de l’auteur
Meryem Alaoui est née et a grandi à Casablanca. Elle vit aujourd’hui à New York. La vérité sort de la bouche du cheval est son premier roman.
Le lambeau
Philippe Lançon
Gallimard
Résumé
Lambeau, subst. masc.
1. Morceau d’étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie.
2. Par analogie : morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant ; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (borel, Champavert, 1833, p. 55).
3. Chirurgie : segment de parties molles conservées lors de l’amputation d’un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l’amputation qu’à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu’une épaulette à plat (zola, Débâcle, 1892, p. 338).
Présentation de l’auteur
Philippe Lançon est journaliste à Libération et Charlie Hebdo, écrivain.
Commentaire du comité
Survivant de la tuerie de Charlie Hebdo en 2015, Philippe Lançon signe un récit extraordinaire et poignant à travers lequel il raconte, de manière simple mais réfléchie, le cauchemar de l’attentat ainsi que la reconstruction physique et psychologique qui a suivie. Le tout est marqué par une résilience hors du commun et par de nombreuses références à la littérature et la musique, lesquelles ont contribué au rétablissement du journaliste. (Pascale Brisson-Lessard de la Librairie Marie-Laura à Jonquière)
Le sillon
Valérie Manteau
Le Tripode
Résumé
« Je rêve de chats qui tombent des rambardes, d’adolescents aux yeux brillants qui surgissent au coin de la rue et tirent en pleine tête, de glissements de terrain emportant tout Cihangir dans le Bosphore, de ballerines funambules aux pieds cisaillés, je rêve que je marche sur les tuiles des toits d’Istanbul et quelles glissent et se décrochent. Mais toujours ta main me rattrape, juste au moment où je me réveille en plein vertige, les poings fermés, agrippée aux draps ; même si de plus en plus souvent au réveil tu n’es plus là. »
Récit d’une femme partie rejoindre son amant à Istanbul, Le Sillon est, après Calme et tranquille (Le Tripode, 2016), le deuxième roman de Valérie Manteau.
Présentation de l’auteure
Valérie Manteau est née en 1985. Elle vit autant que possible entre Marseille et Istanbul.
Les frères Lehman
Stefano Massini
Globe
Résumé
11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.
15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans.
Comment passe-t-on du sens du commerce à l’insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu’aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d’exercer ?
Grandeur et décadence, les Heureux et les Damnés, comment raconter ce qui est arrivé ? Non seulement par les chiffres, mais par l’esprit et la lettre ?
Par le récit détaillé de l’épopée familiale, économique et biblique.
Par la répétition poétique, par la litanie prophétique, par l’humour toujours.
Par une histoire de l’Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides.
Présentation de l’auteur
Né en 1975, Stefano Massini est l’un des plus grands dramaturges contemporains et l’auteur italien le plus représenté sur les scènes du monde entier. Il a remporté sept prix de la critique en France, Italie, Allemagne et Espagne, et ses textes ont été traduits dans quinze langues. En 2015, il succède à Luca Ronconi, en tant que conseiller artistique du Piccolo Teatro de Milan, Théâtre d’Europe.
Commentaire du comité
Les frères Lehman est l’un des livres de l’année. Roman total écrit en vers libres, monté maintes fois au théâtre et gagnant du prix Femina dans la catégorie Essai, Massini a créé un monstre inclassable aux allures épiques. Formidablement intelligente, drôle et puissante, cette aventure narrative propose d’ausculter la naissance, l’instabilité, l’ascension, le succès et la chute de l’un des empires les plus emblématiques du capitalisme sauvage. À partir de l’arrivée à New York en 1844 de Henri Lehmann, suivi de ses frères Emanuel et Mayer (trois fils d’un paysan de Bavière) jusqu’à la chute de la Lehman Brothers en 2008, le lecteur parcourt une vertigineuse narration à travers trois générations. Trois générations d’hommes puissants et formatés à profiter d’un système fait pour les moins scrupuleux. Un livre sur l’ambition humaine, extrêmement puissant et réussi. (Jordi Foz de la Librairie Gallimard à Montréal)
Les villes de papier
Dominique Fortier
Alto
Résumé
Si, comme elle l’écrit, l’eau s’apprend par la soif et l’oiseau par la neige, alors Emily Dickinson, elle, s’apprend par la mer et par les villes. Figure mythique des lettres américaines, celle que l’on surnommait « la dame en blanc » demeure encore aujourd’hui une énigme. Elle a toujours refusé de rendre sa poésie publique et a passé les dernières années de sa vie cloîtrée dans sa chambre ; on s’entend pourtant maintenant à voir en elle un des écrivains les plus importants du dix-neuvième siècle. Les villes de papier explore son existence de l’intérieur, en mode mineur, à travers ses livres, son jardin et ses fantômes. Autour de moments de la vie d’Emily, Dominique Fortier trace un roman à la fois grave et cristallin, et nous offre une réflexion d’une profonde justesse sur les mondes qui nous construisent, sur les lieux que nous habitons et qui nous habitent aussi.
Présentation de l’auteur
Dominique Fortier construit depuis une dizaine d’années une oeuvre singulière, au confluent de l’Histoire et de l’imaginaire. Son premier roman, Du bon usage des étoiles (2008), a reçu le prix Gens de mer du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, et Au péril de la mer a été couronné par le Prix littéraire du Gouverneur général en 2016. Les villes de papier est son sixième livre.
Manuel de la vie sauvage
Jean-Philippe Baril-Guérard
Ta mère
Résumé
J’ai appris beaucoup de choses en fondant mon entreprise. J’ai appris que l’argent se définit par sa quantité, mais aussi par sa qualité. J’ai appris que toutes les relations humaines impliquent une transaction et qu’il faut toujours s’assurer de ne pas perdre au change. J’ai appris que la haine est le plus grand moteur d’innovation. J’ai appris que la seule façon de se faire respecter par les autres est d’avoir une relation contractuelle avec eux. J’ai appris qu’il ne faut pas confondre la légalité avec la moralité. J’ai appris que je suis une bonne personne, mais j’ai aussi appris qu’il est important de faire des compromis.J’ai dû apprendre tout ça par moi-même, au prix d’échecs cuisants et d’efforts soutenus. Et même si, en ce moment, votre startup ne connaît pas de succès, vous avez une immense chance : vous tenez entre vos mains un livre qui vous fera profiter de tout ce que j’ai appris, en accéléré. Et si vous appliquez bien ce que je vous enseigne, vous aurez la chance de devenir un peu comme moi.
Présentation de l’auteur
Né à Plessisville en 1988, Jean-Philippe Baril Guérard a été formé comme comédien à l’École de théâtre du cégep de Saint-Hyacinthe, dont il a été diplômé en 2009. Depuis, il partage son temps entre l’écriture, la mise en scène et le jeu. Il a écrit quelques pièces de théâtre, dont Quatre Contes Crades, Baiseries et Warwick. Il a aussi écrit et mis en scène les pièces Tranche-Cul (2014) et La singularité est proche (2017), toutes deux présentées au théâtre Espace Libre. Avec Manuel de la vie sauvage, Baril Guérard termine un cycle entamé en 2014 avec Sports et divertissements, son premier roman, et poursuivi avec Royal, gagnant du Prix littéraire des collégiens 2018.
Commentaire du comité
Voici un roman à la narration impeccable, à la cadence haletante et étudiée qui, pour sûr, confrontera votre système de valeurs et vous obligera à revoir vos idées reçues sur la dynamique propre aux nouvelles entreprises innovantes. Jean-Philippe Baril Guérard, enveloppé d’une maturité qui lui sied à merveille, toujours espiègle et narquois comme un raton-laveur qui multiplie les mauvais coups, propose un « Manuel » guilleret pour assurer la prospérité et le développement d’une idée transformée en produit manufacturable. On ne peut pas dire que le protagoniste de l’histoire s’enfarge dans les fleurs morales de son tapis qui, à l’instar d’Aladin, vol au-dessus des considérations éthiques en empruntant la voie du pragmatisme radical. C’est particulièrement réjouissant et j’avancerais même pertinent de pouvoir plonger dans l’univers rendu avec vraisemblance du capital de risque, du « deep learning », des fauteuils en cuir végan, des robots qui imitent la conversation des défunts, et j’en passe! Jean-Philippe Baril Guérard au sommet de sa forme, profitez-en! (Olivier Boisvert
de la Librairie Gallimard (Montréal)
Marx et la poupée
Maryam Madjidi
Héliotrope
Résumé
Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes -, l’effacement progressif du persan au profit du français, qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement. Dans ce récit, qui peut être lu comme une fable ou un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines en tant que fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive.
Présentation de l’auteur
MARYAM MADJIDI est née en 1980 à Téhéran, et a quitté l’Iran à l’âge de 6 ans pour la France. Aujourd’hui, elle enseigne le français à des jeunes étrangers isolés, après l’avoir enseigné à des adolescents de banlieue puis des beaux quartiers, à des handicapés, à des étudiants chinois et turcs, et à des détenus. Elle a vécu quatre ans à Pékin et deux ans à Istanbul. Avec «Marx et la poupée», Maryam Madjidi a remporté en 2017 le prix Goncourt du premier roman et le Prix du roman Ouest-France Étonnants voyageurs.
Mère d’invention
Clara Dupuis-Morency
Triptyque
Résumé
« Je ne veux pas être une mère qui est toujours dans ses livres, je veux être interrompue, je veux pouvoir être dérangée, je ne veux pas qu’un enfant sente qu’il vit dans un ordre inférieur de réalité, que sa vie est contingente.Je veux qu’il se sente souverain, qu’il soit impérieux, qu’il soit insupportable. Je veux que ce soit l’écriture qui ressente les secousses du quotidien, les dérangements, la maladie, les caprices, je veux que l’écriture soit insomniaque, dépassée par la vie, qu’elle en souffre, et qu’on le sente,qu’on se dise : clairement, elle n’arrive pas à gérer, c’est trop pour elle, ça se voit que tout ça est au-dessus de ses forces, qu’elle concilie mal le travail et la famille, toujours en retard, décalée, c’est agaçant, à l’arrache, sur le bord d’une table, entre deux boires ou deux repas, dans un interstice de l’existence, c’est l’écriture qui finit par en souffrir, fatiguée, exténuée, on sent qu’il ne reste pour écrire qu’un zombie, une volonté exsangue, c’est instable, et c’est ça que je veux, qu’on dise que c’est bâclé et, pourtant,qu’on n’arrête pas de lire […]. »C. D.-M.Voici un livre qu’un événement réel a scindé en deux. Ce récit mutant, qui n’épargne personne, est l’occasion de découvrir le style entêtant, enflammé et profondément intelligent
Présentation de l’auteure
Clara Dupuis-Morency est née à Québec en 1986. Elle a fait des études de lettres, et a écrit une thèse de doctorat en littérature comparée sur Marcel Proust et W. G. Sebald. Elle enseigne occasionnellement la littérature entant que chargée de cours, et anime diverses activités intellectuelles et culturelles (podcasts, cycles de conférence, etc.) Elle fait partie du comité de rédaction de la revue Moebius depuis sa refonte en 2016, et a publié des textes dans des revues et cahiers littéraires (Cahiers littéraires Contre-jour,Revue Post-Scriptum). Mère d’invention est son premier livre.
Ouvrir son cœur
Alexie Morin
Quartanier
Résumé
Ce livre s’appelle Ouvrir son coeur. Le sujet de ce livre, c’est la honte. Ce livre raconte ma vie, des morceaux de ma vie. Il raconte la solitude d’une enfant, l’école peuplée de camarades qui savaient, eux, comment être des enfants, comment être un groupe, alors que je ne savais pas. Il raconte l’histoire de mon oeil. Il raconte les chirurgies, la peur, et l’amitié fusionnelle et jalouse avec une petite fille lumineuse, que la mort guettait. Il raconte une adolescence atrabilaire et secrète. Il raconte une petite ville industrielle, son usine immense et inhumaine, aux allures de vaisseau générationnel, et l’été de terreur et d’hébétude que j’y ai vécu, avant ma fuite à Montréal, qui n’arrangera rien. En racontant, j’essaie de comprendre comment les souvenirs deviennent des souvenirs, les personnes des personnes, les livres des livres. L’instant présent est inconnaissable et le passé est perdu. Les souvenirs, les livres, les personnes se construisent en se racontant. En se racontant, ils se transforment. Rien n’est jamais fixé. Au bout de cette histoire se trouve la mort. Ce livre s’appelle Ouvrir son coeur. Le sujet de ce livre, c’est la mort. – Alexie Morin
Présentation de l’auteure
Alexie Morin est née en 1984 à Windsor, dans les Cantons-de-l’Est. Elle est l’auteure de Chien de fusil, de Royauté (2013) et d’Ouvrir son coeur (2018), tous parus au Quartanier. Elle vit à Montréal et travaille comme éditrice pour Le Quartanier.
Commentaire du comité
Alexie Morin fragmente une enfance marquée par la honte, le rejet et la peur, dans un lieu où la différence semble stigmatiser un individu encore plus qu’ailleurs. Les souvenirs y sont scrutés à la loupe, portés par une réflexion sur le rapport à soi et aux autres. La narratrice du roman n’épargne personne, y compris elle-même, dans un rassemblement d’anecdotes parfois banales, d’autres fois graves, mais toujours sincères. Elle fonctionne par dévoilement, en exposant sa vulnérabilité et en détruisant le passé pour mieux comprendre le présent. Ouvrir son cœur est assurément un grand roman qui brille par sa sensibilité et son intelligence. (Isabelle Dion, COOPSCO F.-X. Garneau à Québec)
Querelle de Roberval
Kevin Lambert
Heliotrope
Résumé
Les ouvriers et ouvrières de la scierie de Roberval sont en grève. Sous l’apparente cohésion de la lutte, on découvre rapidement les revendications plus personnelles de chacun. Ils partagent toutefois un même désir d’échapper à la misère et de se venger de leur boss, Brian Ferland. Alors que le conflit s’enlise, le lockout que décrète Ferland réveille en eux une rage enfouie. La folie s’empare des employé·e·s, qui rejoignent la ronde infernale du beau Querelle, héros de Jean Genet copié-collé dans ce décor québécois, élément de chaos, sable dans l’engrenage de la machine économique, hétérosexuelle et patriarcale. Tout est désormais permis. Ils cassent des bouteilles sur la plage, règlent leurs comptes à coups de batte de baseball. Et puis ils font pire, bien pire…
Présentation de l’auteur
Kevin Lambert est né en 1992 et a grandi à Chicoutimi. Son premier roman, «Tu aimeras ce que tu as tué», a fait du bruit en plus d’être sélectionné au Prix des libraires, puis de remporter le Prix découverte du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Avec «Querelle de Roberval», le jeune écrivain revient avec un roman féroce et sans compromis.
Commentaire du comité
Avec Querelle de Roberval, Kevin Lambert prouve qu’il a des comptes à régler avec le Saguenay, sa région natale.
Grâce à un style incisif et efficace, l’auteur campe son roman dans un univers où l’hétéronormativité est remise en question par la présence de Querelle, éphèbe qui scandalise les pères de famille préoccupés par la sauvegarde d’une certaine image de la masculinité.
Dans ce projet de renversement des valeurs, Lambert n’hésite pas à prendre toutes les libertés qui lui sont nécessaires. Il le démontre assurément dans la scène finale qui est si délirante que le lecteur arrivera sans doute au constat suivant : Querelle de Roberval, c’est Germinal scénarisé par Jean Genet et filmé par Tarantino. (Jonathan Charette de la Librairie Renaud Bray à Montréal)
Reine de miel
Simon Paradis
Marchand de feuilles
Résumé
Sept générations d’apiculteurs parcourent l’Amérique à la recherche de pollen. Ils naissent, se marient, tiennent les ruches dans les champs de fleurs sauvages et tentent de charmer les femmes. Un jour, un corps est retrouvé dans une cuve industrielle de miel d’été. La tourmente persiste jusqu’à ce qu’un artiste mexicain qui collectionne des masques fabriqués à partir de miel de rose, de manioc ou d’hibiscus vienne bouleverser la vie de la fabrique. Mais le rituel initiatique de transmission des connaissances de maître à apprenti se perpétue. On cherche à se procurer cent reines italiennes, des soeurs clarisses se disputent la meilleure façon de faire un gâteau au miel et des apicultrices leur reprochent d’ajouter du sucre à leurs produits pour faire un profit. Enfin, une question demeure toujours : comment tirer profit d’une abondance de bleuets, de fleurs et de trèfles? Reine de miel est une fascinante histoire de famille, de dislocation et de survie qui témoigne du pouvoir qu’ont les histoires de nous briser ou de nous sauver.
Présentation de l’auteure
Simon Paradis est né dans une famille qui a fait du miel son empire. Reine de miel est son premier roman.
Thelma, Louise & moi
Martine Delvaux
Héliotrope
Résumé
«Il me fallait un dispositif, une provocation, peut-être un garde-fou pour continuer d’observer cet objet à la fois banal et étrange qu’est ma vie. L’observer en suivant de nouvelles lignes : le chemin que me propose le film « Thelma & Louise ». Mon film choisi, mon film aimé, le film qui a marqué ma vie, le film qui encore aujourd’hui me fait pleurer. J’ai voulu remonter le cours du temps en m’installant dans la Thunderbird avec Thelma et Louise, pour retrouver celle que j’étais en 1991, cette jeune femme qui n’est pas si différente de la femme que je suis aujourd’hui. J’ai suivi le scénario du film à la manière de marques topographiques sur le chemin de ma propre vie : deux femmes, une voiture, un voyage, un viol, un révolver.» Martine Delvaux Avec «Thelma, Louise & moi», l’écrivainese love au plus près de ses héroïnes en cavale pour offrir un cinquième roman haletant et nécessaire.
Présentation de l’auteure
Martine Delvaux est née en 1968 à Québec. Elle a notamment publié «Le monde est à toi», «Blanc dehors» (finaliste Prix des libraires et Prix du Gouverneur général) et «Rose amer» chez Héliotrope, ainsi que «Les filles en série. Des Barbies aux Pussy Riot» (Remue-Ménage).
Une affection rare
Catherine Lemieux
Triptyque
Résumé
« Nous avons dix-sept ans. Encore permis de profiter un maximum de nos derniers mois de sursis avant la chute dans la majorité. Ce serait dommage, après tout, d’attraper trop tôt le sens des réalités. Cette infection qui laisse des séquelles irréversibles, dont la plus répugnante est l’idolâtrie de l’enfance. Ce trou noir de la liaison absolue, aux parents, à la maison, au port qui sent le poisson pourri. Il ne se trouve que des majeurs parfaitement pervers pour se délecter de leurs souvenirs de morveux. Elle est d’accord. Mon amie. La réalité ne suffit pas. Nous fuirons ensemble son sens, mais aussi la morve infantile. Bref, Québec. » C. L. Québec, début des années 2000. Anna rencontre Sarah. Anna nage, observe, met à l’épreuve; Sarah lit, bavarde, théorise. La première souffre d’une rare affection aux poumons; la seconde, d’une affection rare pour la première. Ensemble, elles vont se maquiller l’âme, se teindre les émotions, danser et boire, dégueuler l’adolescence, bombarder leur ville trop tranquille. Entre garçons européens, disques punks et tortues à diamant, faire monter les enchères. Une affection rare est l’histoire d’une amitié amoureuse, d’un apprentissage de l’anticonformisme, mais aussi d’une dépendance, d’une malédiction… d’un asservissement? Entre le symbolisme magique d’un Boris Vian et la langueur émotive d’une Marguerite Duras, Catherine Lemieux propose un premier roman maîtrisé, provocant, dont nous n’oublierons jamais les héroïnes.
Présentation de l’auteure
Catherine Lemieux est née aux Îles-de-la-Madeleine en 1984. Elle a étudié la littérature et la philosophie à Montréal, Paris, Berlin et Vienne, où elle vit actuellement. Une affection rare est son premier roman.
Commentaire du comité
Une affection rare. Celle de la narratrice, Anna, dont les poumons flottent dans les algues. Des pulsions d’une intensité sans nom. Celles de Sarah et d’Anna, toutes deux affabulatrices assoiffées d’absolu et nouvellement complices toxiques dans un Québec « moyen », selon elles. Ce roman, dans une langue toujours plus vive et insolente, nous laisse entrevoir une amitié dans ce qu’elle a de plus exacerbée, où rien n’est plus certain entre réel et fiction. Parce que « la réalité ne nous suffit pas », comme l’indique la narratrice de Lemieux, il faut parfois la sublimer jusqu’à ce qu’elle devienne insoutenable. Victor Caron-Veilleux de la Librairie Livres en tête à Montmagny)
Une vie comme les autres
Hanya Yanagihara
Buchet/Chastel
Résumé
Épopée romanesque d’une incroyable intensité, chronique poignante de l’amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l’empathie et l’endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d’autrui.
On y suit sur quelques dizaines d’années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l’acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l’artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu’il peut être cruel, Malcolm, l’architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d’entre eux. Au fil des années, il s’affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s’approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l’ampleur.
Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain.
Présentation de l’auteur
Hanya Yanagihara vit à New York
Patria
Fernando Aramburu
Actes Sud
Résumé
Lâchée à l’entrée du cimetière par le bus de la ligne 9, Bittori remonte la travée centrale, haletant sous un épais manteau noir, bien trop chaud pour la saison. Afficher des couleurs serait manquer de respect envers les morts. Parvenue devant la pierre tombale, la voilà prête à annoncer au Txato, son mari défunt, les deux grandes nouvelles du jour : les nationalistes de l’ETA ont décidé de ne plus tuer, et elle de rentrer au village, près de San Sebastián, où a vécu sa famille et où son époux a été assassiné pour avoir tardé à acquitter l’impôt révolutionnaire. Ce même village où habite toujours Miren, l’âme soeur d’autrefois, de l’époque où le fils aîné de celle-ci, activiste incarcéré, n’avait pas encore de sang sur les mains – y compris, peut-être, le sang du Txato. Or le retour de la vieille femme va ébranler l’équilibre de la bourgade, mise en coupe réglée par l’organisation terroriste.
Des années de plomb du post-franquisme jusqu’à la fin de la lutte armée, Patria s’attache au quotidien de deux familles séparées par le conflit fratricide, pour examiner une criminalité à hauteur d’homme, tendre un implacable miroir à ceux qui la pratiquent et à ceux qui la subissent.
L’ETA vient de déposer les armes mais pour tous une nouvelle guerre commence : celle du pardon et de l’oubli.
Présentation de l’auteur
Fernando Aramburu est né à San Sebastián en 1959 et réside en Allemagne depuis 1985. Il est l’auteur de plusieurs récits et romans. Patria a notamment reçu en Espagne le prix national de Littérature et le prix de la Critique 2017.