
CATÉGORIE ESSAI
Guérir du mal de l’infini
Yves-Marie Abraham
Écosociété
Résumé
Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre qu’il n’y aura pas de « développement durable » et à envisager la « décroissance » comme seule manière d’arrêter la catastrophe en cours. Mais que porte ce mouvement et courant de pensée aux visages multiples? Synthèse claire et originale des réflexions qui s’inscrivent dans cette perspective, Guérir du mal de l’infini est aussi un convaincant plaidoyer pour refuser la croissance et envisager la transition d’un monde essentiellement basé sur l’entreprise vers un monde fondé sur les communs. Car le problème que pose la course à la croissance illimitée n’est pas seulement qu’elle détruit ce qui rend nos vies possibles, c’est aussi qu’elle nous éloigne sans cesse davantage de la liberté et de l’égalité qui nous ont été promises. Tel est le « mal de l’infini ». Pour en guérir, les prières aux gouvernements et les incantations vertueuses ne suffiront pas. Une vraie bataille est à mener, sur plusieurs fronts, et ce livre offre un moyen de s’armer pour avancer sur celui des idées.
Présentation de l’auteur
Yves-Marie Abraham est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’économie et mène des recherches sur le thème de la décroissance. Chez Écosociété, il a codirigé Décroissance versus développement durable (avec Hervé Philippe et Louis Marion, 2011) et Creuser jusqu’où? (avec David Murray, 2015). Il est également l’auteur de Guérir du mal de l’infini (Écosociété, 2019).

CATÉGORIE ESSAI
Bande de colons – Une mauvaise conscience de classe
Alain Deneault
LUX
Résumé
Le colon, figure mitoyenne qui ne se trouve ni dans la position invivable du colonisé ni dans celle, indéfendable, du colonisateur, est généralement relégué au statut de figurant du récit colonial. Complétant le diptyque de Memmi, Alain Deneault révèle ici l’idiot utile, voire indispensable, de l’accaparement du territoire, une figure qui n’existe qu’en solidarité absolue avec la classe qui le domine, mais dont l’impuissance politique et économique l’autorise à s’identifier, lorsque opportun, au colonisé.
Le décor où Alain Deneault campe son personnage: le Canada. Coincé entre un passé colonial qu’il veut oublier et un essor républicain sans cesse ajourné, ce territoire qu’on appelle «pays» n’excelle que dans la médiocrité de ses politiques d’extrême centre, mais il livre à la pensée politique un objet d’importance: la condition du colon qui fut celle de la majorité de sa population et qui le reste de mille façons inavouées.
Présentation de l’auteur
Alain Deneault, docteur en philosophie de l’Université Paris-VIII, est notamment l’auteur de Noir Canada (Écosociété 2008), Offshore (Écosociété / La Fabrique 2010), Paradis sous terre (Écosociété / Rue de l’Échiquier 2012), « Gouvernance » (Lux 2013) et Paradis fiscaux. La filière canadienne (Écosociété 2014).

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Faire la morale aux robots
Martin Gibert
Atelier 10
Résumé
Les véhicules autonomes, assistants virtuels et autres systèmes d’intelligence artificielle sont conçus pour prendre eux-mêmes des décisions. Alors qu’ils sont appelés à occuper une place grandissante dans nos vies, nous devons nous demander en fonction de quels principes moraux nous voulons les programmer, ce qui soulève des questions inédites.
Qu’est-ce qu’un agent moral artificiel ? Existe-t-il de bons et de mauvais robots ? Et s’il est vrai que les machines reflètent les valeurs de ceux qui les conçoivent, comment éviter de reproduire certains biais et préjugés?
S’intéresser à l’éthique des algorithmes, c’est ainsi se demander avec quelle sorte de robots nous souhaitons vivre. C’est faire de la philosophie appliquée. Car il ne s’agit plus simplement de spéculer confortablement assis dans un fauteuil, mais de répondre à des enjeux concrets qui auront une incidence bien réelle sur notre monde.
Présentation de l’auteur
Philosophe spécialisé en psychologie morale, Martin Gibert est chercheur en éthique de l’intelligence artificielle à l’Université de Montréal, affilié au Centre de recherche en éthique et à l’Institut de valorisation des données. Il a déjà publié deux livres: L’imagination en morale (Hermann, 2014) et Voir son steak comme un animal mort (Lux, 2015).

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L’empire invisible
Mathieu Bélisle
Leméac
Résumé
Depuis le milieu des années 1990, l’Amérique semble condamnée à aller de crise en crise et d’un effondrement à l’autre, chaque réponse trouvée ne faisant qu’engendrer de nouveaux déséquilibres, à la faveur d’une spectaculaire fuite en avant. Et pourtant, ceux qui misent sur la fin prochaine de l’empire américain se trompent. Ce n’est pas à une chute que nous assistons, ni même à un déclin, mais à une métamorphose. L’empire américain change de nature sous nos yeux, comme un corps secoué de convulsions grotesques qui le font passer d’un état à un autre. C’est une autre dimension de son « être » qui voit le jour ou renaît sous une forme inédite. Grâce au pouvoir des innombrables réseaux qu’il déploie sur le monde comme autant de filets (ou de webs), qui l’enserrent et le retiennent, le nourrissent et le traversent, l’empire est en train d’œuvrer à sa propre invisibilisation. Il a créé les moyens inédits de s’établir au cœur de notre existence, au plus près de notre pensée et de notre imagination, jusqu’à ne plus devoir être vu. Si bien que le monde est aujourd’hui en train d’« absorber » l’Amérique, de la métaboliser, comme on le dit d’un corps qui assimile un autre corps et en retient les qualités.
Présentation de l’auteur
Mathieu Bélisle est essayiste. Il est l’auteur de Bienvenue au pays de la vie ordinaire (Leméac, 2017).

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Les Constellées
Daniel Grenier
Marchand de feuilles
Résumé
Daniel Grenier a lu que des livres écrits par des femmes pendant une année entière. Il vous offre avec Les Constellées une réflexion sur sa position d’homme blanc privilégié, la fiction versus l’autofiction, la mélancolie de Sylvia Plath, la résurgence des voix autochtones, la place du corps des femmes dans la littérature. Il y proclame son amour pour Clarice Lispector et vous fait découvrir l’autrice d’origine québécoise Marie Grace DeRepentigny alias Grace Metalious. Les Constellées est le récit autobiographique d’une année de lectures, un compendium de découvertes, un hommage aux vies consacrées à l’écriture.
Présentation de l’auteur
Daniel Grenier est écrivain et traducteur. Son premier roman, L’année la plus longue, a remporté le Prix littéraires des collégiens. Au cours des dernières années, il a fait paraître un essai sur l’écrivain et photographe Wright Morris, La solitude de l’écrivain de fond et un deuxième roman, Françoise en dernier. Il vit à Québec.

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Maquillée
Daphné B.
Marchand de feuilles
Résumé
Maquillée est le fruit étonnant d’un nombre incalculable d’heures perdues, passées à enchaîner les tutoriels maquillage sur YouTube, ou encore à naviguer sur le site web de Sephora. Cet essai poétique tire profit d’une obsession personnelle, le maquillage, pour développer une réflexion singulière sur notre époque. Se situant au carrefour des discours sur le genre, l’identité, le capitalisme et la culture pop, le maquillage est un objet d’étude riche et complexe, plus que jamais pertinent. S’il est habituellement dédaigné des sphères intellectuelles, Daphné B. nous prouve hors de tout doute qu’il mérite notre attention. Dans un monde oculaire troué de selfies et bouleversé par une industrie de l’influence, Daphné B. propose une réflexion nuancée, féministe et personnelle sur l’univers de la beauté. Objet littéraire hybride, à cheval entre le récit de soi, le poème et l’essai, Maquillée est une méditation lyrique sur un secteur économique en pleine croissance.
Présentation de l’autrice
Poète et traductrice littéraire, Daphné B. vit et travaille à Montréal. Elle passe beaucoup de temps à lire, à écrire et à regarder des vidéos sur YouTube. Elle a publié Bluetiful en 2015 (Les Éditions de l’Écrou), puis Delete (L’Oie de Cravan) en 2017, en plus d’écrire dans de nombreuses revues (Nouveau Projet, Liberté, Vice, Spirale, Zinc, Estuaire, etc.). Elle a co-fondé la plateforme féministe Filles Missiles et collabore régulièrement à l’émission de radio Plus on est de fous, plus on lit, sur les ondes de Radio-Canada.

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Perdre le Sud – Décoloniser la solidarité internationale
Maïka Sondarjee
Écosociété
Résumé
Travailleuse d’usine mexicaine, cultivateur de riz indien, ménagère ougandaise, fermière aymara: ces personnes ont en commun d’être nées dans des nations exploitées ou opprimées. C’est le résultat de l’ordre mondial institutionnalisé : la prospérité de l’Occident vient en grande partie de l’appauvrissement du reste du globe. Pourtant, les positions antimondialisation actuelles sont trop souvent synonymes de fermeture des frontières et de repli sur soi. Pour faire contrepoids, Maïka Sondarjee développe une position internationale pour la gauche qui est réellement solidaire avec les nations du Sud: l’internationalisme radical. Avec cette vision anticapitaliste, décoloniale et féministe de la coopération internationale, elle souhaite intégrer l’Autre au cœur de nos préoccupations. Une invitation à décoloniser la solidarité internationale et à envisager une transition globale juste, seule façon de ne pas perdre le Sud.
Présentation de l’autrice
Maïka Sondarjee est professeure adjointe à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa. Elle est québécoise par sa mère et indo-malgache par son père. Perdre le Sud est son premier essai.

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Procès verbal
Valérie Lefebvre-Faucher
Écosociété
Résumé
« Jusqu’où suis-je prête à aller pour être libre d’écrire? Quelle est ma responsabilité d’éditrice de livres qui dérangent? Si ma parole et celles que je défends blessent tout en prenant soin, puis-je prétendre encore qu’elles sont bonnes? Le bien que l’on fait en ne se taisant pas compense-t-il pour l’outrage de l’écrit? Comment défendre le métier d’éditrice, celui d’écrivaine?
J’ai décidé d’avouer. Rien que de la vérité. De cette vérité dont une cour ne voudrait pas et que j’ai le bonheur de partager avec vous, celle qui a des doutes qui dépassent, celle qui glisse, la vérité désirée qu’en littérature je poursuis sans pouvoir la garder contre moi, la vérité horizon à laquelle nous contribuons en marchant vers elle.»
Dans ce récit en forme de procès, qui déjoue habilement les codes du droit avec les armes de la littérature, Valérie Lefebvre-Faucher revient sur son parcours d’éditrice, d’écrivaine et de féministe pour réfléchir à l’épineuse question de la liberté d’expression. Contrôle de la parole par l’État, par l’argent, par les pairs… Toutes les pièces à conviction sont exposées à votre jugement. Il en résulte un plaidoyer magistral, à la croisée de l’essai et de la fiction, en faveur de l’art comme levier de résistance politique.
Présentation de l’autrice
Titulaire d’une maîtrise en création littéraire, Valérie Lefebvre-Faucher a été éditrice aux éditions Varia, Écosociété (au moment de l’affaire Noir Canada) et du Remue-ménage. Procès verbal est le premier livre signé de sa plume.